jeudi 11 juin 2015

Zèbres et fratrie : tout un programme...



Grandir avec un frère ou une soeur qui a des besoins particuliers n'est pas toujours simple. On se sent un peu laissé de côté, pas envie d'en rajouter sur les épaules des parents qui ne s'en sortent déjà pas, on a du mal à comprendre ce drôle de zèbre qui nous rend parfois la vie difficile. On ne comprend pas ce qu'il se passe, on souffre de ces différences d'attention....Difficile de trouver sa place. 




En dehors même du regard des parents, il se passe des choses entre enfants :
Des conflits qui mènent rapidement à l'escalade. Le sens aigu de la justice qui n'aide pas franchement pour la négociation, la gestion particulière de la frustration qui rend compliquée l'intégration des besoins et des envies de chacun.
On pourrait parler aussi de l'emprise sur les autres, de cette capacité à trouver la faille chez les autres très très rapidement et d'appuyer bien fort là où ça fait mal. Cette prise de parole qui peut laisser peu de place aux autres, ils ont toujours un truc à demander et ils peuvent accaparer la parole facilement.
Il y a aussi le stress, l'angoisse qui peut déteindre sur les autres, les phagocyter. (chez nous on a été obligé de changer les enfants de chambre car certains s'éteignaient au fur et à mesure du temps, le zèbre leur interdisait tout un tas de trucs, des décrets permanents et invivables, l'autre ne faisait pas le poids).
Son intolérance face à des attitudes, mots, peut mettre à mal la bienveillance que nous aimerions voir entre frères et soeurs.

Je vous dépeins un portrait sympathique... Évidemment que l'on ne trouve pas forcément tous ces aspects chez un même zèbre. Mais si on pense souvent aux parents et au temps qu'ils consacrent à chacun des enfants, on oublie aussi que dans une fratrie il existe une vie autonome qui ne dépend pas des parents et dont les véritables enjeux et interactions nous échappent souvent.
De mon point de vue, et dans la fratrie que j'ai sous les yeux au quotidien, il y a un vrai enjeu à accompagner chacun, a rééquilibrer les forces en présences et à leur donner des outils pour régler les conflits. Tout cela sans oublier de valoriser chacun pour ce qu'il apporte de bon à la famille.

Pour aider dans ses situations pas toujours faciles entre frères et soeurs on peut :

  •  naturellement tendre la main pour débloquer, 
  • mettre en place certaines flexibilités, 
  • donner plus de place aux autres, 
  • organiser des temps de parole, 
  • limiter au maximum ce qui occasionne des crises non gérables (si, par exemple, choisir un programme de télé est trop difficile pour l'instant, on choisi une autre manière de faire).
  • On peut aussi ignorer les colères, comme si tout était normal,
  • Ne pas toujours commencer par le même lors des moments de qualité
  • Mettre en place une entraide entre frères et soeurs pour aider celui qui est en difficulté
  • Changer régulièrement les occupants des chambres pour que l'emprise ne soit pas durable
  • Mettre en place des rituels pour chacun qui limitent les interactions dans la fratrie, chacun fait ce qu'il a à faire. Point.
  • Créer une zone de bienveillance (chez moi c'est la cuisine). En cas de non respect, on va ailleurs.
  • Mettre en place en cahier des "plaintes" (chez nous c'est le cahier des s'il te plait et des mercis, si j'arrive à retrouver le billet, je vous le mets en lien), qui permet à chacun d'évoquer posément un problème de la vie familiale et de demander que l'on trouve une solution (avec la méthodologie de la résolution de problème ça fonctionne plutôt bien).
  • Mettre en place des conseils de famille pour régler petit à petit toutes ces petites choses fatigantes du quotidien.
  • Aider les uns et les autres à s'adapter, à trouver des solutions
  • S'appuyer sur la créativité des enfants pour régler les problèmes, ils trouvent souvent des solutions auxquelles nous n'aurions jamais pensé !
  • Calmer le jeu avec des pauses et beaucoup, beaucoup d'humour
  • ...A vous de rajouter vos idées dans les commentaires !




A nous de trouver des trucs, des astuces de communication pour avancer ensemble mais pas seulement . Et, à mon sens, c'est là qu'est le point le plus intéressant : toute cette créativité que l'on va mettre en oeuvre va être, entre autres, la richesse de notre famille, un défi permanent et une source riche d'apprentissages tels qu'acceptation des différences, responsabilité, altruisme, défense des plus faibles. A nous de tester d'autres manières de faire pour que chacun trouve sa place, pour qu'une certaine harmonie demeure dans la famille.
Dans l'ensemble des familles que je connais, chacun y a gagné sa différence, ce droit de fonctionner différemment, zèbre ou pas et une plus grande empathie vis à vis de leurs besoins spécifiques.

Et vous, quels trucs avez vous trouvé ?

Biblio sur le sujet :

La discipline positive, Jane Nelsen (pour être ferme ET bienveillant), une mine d’idée de choses à mettre en place qui marche très bien avec les précoces.
J’arrête de râler sur mes enfants et mon conjoint, Chistine Lewicki et Florence Leroy, tout est dans le titre ! Des ressources très concrètes dans la dernière partie du livre (si on n’a pas envie de suivre le programme de 21 jours). Leur site internet : http://jarretederaler.com/
Au cœur des émotions de l’enfant d’Isabelle Filliozat, pour mieux comprendre les colères notamment
J’ai tout essayé, Isabelle Filliozat (plutôt pour les moins de 8 ans)
Parler pour que les enfants écoutent écouter pour que les enfants parlent, Faber et Mazlish, un apprentissage d’habiletés pour faciliter la vie de famille
Jalousies et rivalités entre frères et sœurs, Faber et Mazlish
Le blog de la fabrique à bonheurs : fait par les auteurs de la pédagogie positive (plus centré sur les apprentissages), encore une mine d’idées pour débloquer les situations et/ou prendre du recul


NB : Les propositions faites ci-dessus sont le fruit de la réflexion de plusieurs parents confrontés à cette question.







2 commentaires:

  1. merci pour TOUTES ses pistes !
    J'ai constaté à la maison, que dès lors qu'on mettait en œuvre des démarches (ne serait-ce qu'entamer ces démarches et l'en tenir informé) pour aider notre zèbre à se sentir bien (et ne pas trop vite monter en flèche avec les autres, ou face à des injustices (tout de même parfois très relatives) ...), cela semblait le soulager énormément.
    Bien sûr la fratrie nous pousse à mettre en place des stratégies et c'est tant mieux pour l'équilibre de tout le monde.
    J'aime bien aussi le blog http://les-tribulations-dun-petit-zebre.com/ qui est très fourni sur le sujet.
    Il faut je trouve beaucoup observer nos enfants pour adapter des modes de communication efficaces et "parler" à chacun en fonction de "ses intelligences", c'est passionnant !
    Enfin, je le dis aussi, chez nous zèbre numéro 1 va chez "son quelqu'un" toutes les semaines et c'est aussi un bon soutien pour tout le monde !

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  2. C'est exactement ça, soyons honnête, le quotidien est un enfer. Quand le Z. est l'aîné c'est terrible pour ceux ou celles qui arrivent derrière, parce que sans s'en rendre compte, on croit que c'est normal de lire à 4ans et demi des cabanes magiques, il y a quand même le problème des repères.

    Mais pas seulement, car si le Z a le sens de la justice, il a aussi celui de la manipulation et de la domination, et c'est dur dur au quotidien. Comme toi j'ai créé une zone de bienveillance (dans la cuisine aussi).
    Mais je pense que l'ensemble est jouable, il faut que le non -Z ait son domaine à lui où il est bon (la musique, la danse le dessin) pour qu'il ait son particularisme à lui tout seul.
    Mais je crois que tant qu'on s'aime fort les uns les autres, ça marche quand même.
    Pardon c'est un peu décousu, mais tu vois l'idée

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