Le tiers

Un "tiers" avec ma fille

(pas provisionnel)(pas payant) (quoi que)

Après avoir souvent descendu le "tiers" en flèche parce qu'il nous empêche parfois d'être nous-mêmes, de penser par nous-mêmes, bref...qu'il nous étouffe régulièrement, je dois aujourd'hui rendre hommage à ses bienfaits.
Oui, parfois le "tiers" a du bon.
"Mais qui est ce " tiers" dont-elle nous parle ? " Pensez-vous.
Ce tiers, c'est cette personne, qui alors qu'elle n'a aucun intérêt personnel à le faire, a su porter un éclairage différent sur nos enfants, sur nous-mêmes, prononcer des mots qui ne nous seraient pas venus à l'esprit, a su dénouer une situation complexe (ou pas) dans laquelle nous nous débattions.

Deux histoires pour éclairer mon propos.


Les deux concernent l'Albatros - de là à dire que les situations sont souvent complexes avec l'Albatros... il n'y a qu'un pas que je me garderai bien de faire.

En petite section, l'Albatros, pour des raisons de logistique parentale, devait rester l'après-midi à la sieste de l'école une fois par semaine. Sa mère, n'avait pas été mise au courant par la directrice de l'impossibilité (illégale, soit-dit en passant) de remettre sa fille à l'école à 13h30 lorsqu'elle ne déjeunait pas à la cantine. Soit. Problème entre adultes, à régler entre adultes sauf que l'enseignante de petite section avait tout fait pour que les choses s'enveniment. L'Albatros, fidèle à son habitude, n'en avait pas perdu une miette et avait décidé de s'engouffrer dans cette faille pour faire valoir ses capacités remarquables d'enquiquineuse de première catégorie.
Du grand art.
A faire pâlir d'envie les empoisonneuses professionnelles.
Elle hurlait tant et plus à la sieste, faisant exprès de réveiller les autres, criant plus fort que le maître pourtant fort impressionnant qui assurait en alternance la surveillance des enfants. Un pur bonheur.
Pur bonheur, qui bien qu'empêchant les autres de vivre leur vie à l'école, n'avait pas été géré à l'école.  (je pars du principe que ce qui se passe à l'école doit se régler à l'école par les personnes concernées, en l'occurrence pas moi qui n'y suis pas).
Bibimyself, lors d'une visite de contrôle chez la pédiatre, se dit que peut-être il faudrait toucher un mot de la chose, vu l'état d'énervement des uns et des autres.
Cette pédiatre, le tiers en l'occurrence, qui ne pipait pas mot, a, pour l'occasion, sorti une phrase, une seule, droit dans les yeux de l'Albatros : " l'Albatros, tu es intelligente, alors sers toi de ton intelligence pour faire de bonnes choses". Point barre. Ciao.
Dès le lendemain l'affaire était réglée. Merci le" tiers" !

Deuxième situation.
Lors de la naissance de Milou, une aide familiale m'avait filé un coup de main (si tu as des jumeaux, si tu rencontre momentanément des problèmes familiaux, si tu  vas avoir au moins trois enfants, vas-y profite, il y a une aide de la caf !).
Cette aide familiale devait s'occuper de mes deux aînés tandis que je me reposais un peu en attendant Milou.
Au programme : repas, bains, rangement de chambre avec les enfants, sortie au square. Du basique en somme.
L'Albatros ayant bien compris l'intérêt de la situation pour elle-même (youhou, j'ai quelqu'un attaché à mon service, quelqu'un que je vais pouvoir mener par le bout du nez, ah, ah, ah !!!), lui demande donc " Eh, Aide familiale, puisque tu es là, tu peux ranger ma chambre " . Réponse de la professionnelle : "Albatros, je peux ranger ta chambre, mais toi tu dois."
Bien essayé l'Albatros ! Et bravo le "tiers" qui, encore une fois et en une seule phrase, sans énervement, a su recadrer le phénomène.

J'ai bien d'autres situations du même genre en stock. De quoi vouer une reconnaissance infinie à quelques "tiers" qui ont croisé ma route.