Ahhh ! Vaste sujet !
Entre le prof qui n'a rien compris, notre enfant qui donne le meilleur de lui-même pour le faire et nous faire tourner en bourrique, voilà un sujet qui en rend chèvre plus d'un !
Là encore, je prends le parti de m'appuyer sur les points forts plutôt que que de ressasser les points faibles qui feront parler d'eux de toute façon.
Soyons réalistes, l'école idéale n'a jamais existé, n'existe pas et n'existera jamais. Il va donc falloir trouver un moyen de tirer parti d'une situation pas toujours favorable en accompagnant notre enfant.
Je choisis donc volontairement de ne traiter ici que des solutions qui sont à notre portée, qui ne nécessite pas forcément des moyens énormes, ni la prise en charge par des personnes extérieures.
Il est évident que certaines situations nécessitent un accompagnement supplémentaire: graphothérapeutes, psys, psychomotriciennes, coachs, etc...ce n'est pas l'objet de cet article.
Je ne parlerai pas non plus de tout ce qui peut être mis en place par l'équipe éducative (et il y a finalement pas mal de choses possibles, pas seulement le saut de classe).
Les difficultés rencontrées par le zèbre sont principalement (liste non exhaustive...):
- son agitation, ses questions intempestives, sa provocation,
- son ennui, son désintérêt,
- son sens de l'effort quasi inexistant parfois
- sa manière d'apprendre ses leçons, faire ses devoirs (leçons non apprises, raisonnement non développé, consignes non comprises, hors sujets, impossibilité d'expliquer son raisonnement...)
- ses difficultés psychologiques, ses angoisses (échec, performance, phobie scolaire)
- ses difficultés structurelles (écriture catastrophique, troubles dys..., mauvaise organisation, troubles du sommeil...)
- Son incapacité à travailler avec d'autres qui n'ont pas le même rythme
- son hypersensibilité et son sens de la justice qui peuvent dresser un mur entre le prof et lui, entre les autres enfants et lui, entre l'apprentissage et lui.
- Être au clair sur la notion de réussite, qu'est-ce qui vous paraît le plus important pour accompagner votre enfant dans sa scolarité ? Quels objectifs avez-vous ? De quelles qualités votre enfant a-t-il besoin pour réussir ? Une première réponse : la capacité à se passionner, l'énergie, la persévérance, la créativité, les facultés d'adaptation...
- Comme n'importe quel enfant, le zèbre connaîtra des moments d'harmonie et des moments difficile, sachons adapter nos exigences, nos attentes...
- Ayons des attentes réalistes !
- Témoignons de notre confiance, de notre amour inconditionnel
- Maintenons une relation de qualité avec notre enfant, indépendante de sa réussite ou non à l'école
- Apprenons -lui à composer avec une situation qui ne lui convient pas, la vie se chargera de lui apporter ce genre de situations assez souvent, autant lui apprendre à faire avec.
- Donnons du sens à l'école. Pour les petits cela passe par montrer tout ce que nos apprentissages scolaires nous ont apporté pour être capables de faire ce que nous faisons (cuisine, réparations, travaux, agencement de la maison, couture, préparation d'un voyage, d'une sortie, écriture d'un courrier...)
- Discutons avec lui des qualités nécessaires pour faire tel ou tel métier, du bagage scolaire nécessaire sans lequel tout sera plus compliqué (par exemple, un contrat mal orthographié fera douter le client, faire de la géométrie, de la physique sont nécessaires pour fabriquer des objets...)
- Pour ne pas nous focaliser uniquement sur la vie scolaire, aidons-le à trouver et exploiter ses talents dans des activités extra-scolaires qui aideront à faire retomber la pression.
Par rapport à l'école à proprement parler, voici quelques petits trucs qui pourront aider :
- Ecrire la réponse sur l'ardoise et compter jusqu'à 8 avant de lever le doigt
- lui donner un cahier pour écrire ses questions au fur et à mesure et qu'il puisse vérifier à la fin si l'enseignant à répondu à ses questions
- Lui dire d'attendre les questions où personne ne sait répondre pour intervenir
- Voir avec l'enseignant si certains déplacements ne peuvent pas être autorisés à certains moments (tailler son crayon, aller ranger les dictionnaires, aller arroser la plante, ramasser les cahiers...)
- Donner du sens à ce cadre trop contraignant pour lui en utilisant ses capacités d'empathie : D'autres enfants peuvent souffrir s'il prend tout le temps la parole. Ils ne comprendront pas la leçon et risquent de se faire gronder parce qu'ils auront de mauvaises notes.
- Penser à l'humour pour dédramatiser les situations
- Encourager la créativité à la maison pour compenser la frustration (expérimentations, expression libre et artistique, découvertes diverses, recherches...)
- Son sens de la justice et de l'empathie peut en faire un très bon délégué de classe !
- Il peut préparer des exposés en plus sur des sujets qui le passionne
- S'il rêve en classe, on peut l'installer au 1er ou 2eme rang pour que d'un simple contact visuel l'enseignant puisse le remettre en route
- On peut lui proposer de faire du tutorat. Un certain nombre de zèbre est très doué en pédagogie. Et en plus c'est excellent pour eux qui ont parfois du mal à expliquer leur propre cheminement.
- Donner l'accès libre à la bibliothèque de la classe
- Aider l'enfant à trouver des subterfuges pour rendre l'attente tolérable en stimulant ses capacités d'invention et de créativité (vive l'outil de résolution de problème !)
- Pour la compréhension des consignes, souvent prises mot à mot ou bien répondues à côté parce que ce n'est pas possible qu'on lui demande un truc aussi simple, faites-lui faire des jeux de rôles : si j'étais le prof, qu'est ce que je voudrais te demander ? Qu'est ce que je voudrais vérifier ? Encourager à prendre plus de temps pour lire les consignes jusqu'au bout. Jouer à Sherlock Holmes, au super héros qui a une mission à mener. On contourne la contrainte en la transformant en jeu.
- A la maison, tenir compte de l'état émotionnel avant de commencer les devoirs : un peu de détente, de blagues, de jeux, de méditation, de relaxation, d'écoute pour accueillir les émotions de la journée et évacuer les conséquences négatives des émotions.
- On peut l'aider en mettant en place des routines, des horaires précis, discuter avec lui de sa manière d'organiser son lieu de travail, son temps de travail et lâcher prise s'il travaille aussi bien en faisant le cochon pendu.
- Pensez à souligner l'effort fourni plutôt que le résultat : "hummm ça à l'air difficile, comment allons-nous faire ? " plutôt que "c'est facile, tu vas voir". Soulignons l'effort pour le valoriser et souligner quand ça nous arrive aussi, pour lui montrer qu'il n'est pas le seul à devoir faire des efforts. J'ai ainsi félicité un 9/20 qui avait fait des efforts colossaux pour y arriver.
- Travailler l'explicitation de la solution ; "comment je m'y prends pour arriver à ce résultat " "comment pourrait-on s'y prendre autrement? "car c'est souvent ce qui leur manque. C'est un point de vigilance très important !
- Au moment des devoirs, nous, parents, changeons de posture. Devenons un "référent". Si tu as besoin d'aide, tu m'appelles, je suis disponible, pour le reste, je te fais confiance pour mener à bien ton travail. Les devoirs deviennent un moment de collaboration et plus un moment de lutte. Si on s'aperçoit que notre confiance est mal placée (ça peut arriver ;-) il ne faut pas hésiter à utiliser l'outil de résolution de problème pour que l'enfant et nous, nous trouvions une nouvelle solution qui convienne aux deux, et en plus cela fait appel à sa créativité et valorise la confiance en soi ! On peut aussi en faire un challenge "réussir à faire l'exercice avant que le minuteur ne sonne", ou tout autre challenge.
- Lorsqu'une mauvaise note se présente, montrer que nous sommes à ses côtés pour l'aider et que nous allons chercher ensemble une solution (toujours la résolution de problème) pour que cela aille mieux à l'avenir, pour qu'il comprenne la notion qui pose problème.
- Lorsqu'il y a un problème, profitez de l'intelligence créative, transformez la recherche en jeu/challenge, faite-le rechercher dans ses connaissances ce qui pourrait avoir un rapport avec le problème, encouragez-le à faire des recherches en bibliothèque (ou sur internet) et à investiguer.
- Lui faire apprendre ses leçons en mind mapping, qui est, je cite :
"une représentation graphique composée de mots, de
couleurs et d’images disposés selon une structure arborescente. Les idées
principales irradient comme des branches autour d’un thème central. Chacune des branches devient elle-même le centre
d’un nouveau rayonnement d’idées. C’est une méthode qui a pour objectif de
structurer et/ou faire émerger l’information. C’est à la fois un outil d’analyse
(détails) et un outil de synthèse (vue d’ensemble). Il sollicite donc les 2 hémisphères
et favorise ainsi une mémorisation à long terme. Contrairement à la prise de
notes linéaire, le mind map permet au cerveau de fonctionner vite, efficacement
et sur un mode qui est spontanément le sien. Il est particulièrement adapté à
la révision, à la prise de note, à la planification efficace. Il est inestimable
pour rassembler et hiérarchiser l’information ainsi que pour
identifier les mots-clés."
Voici un exemple de mind mapping :
- On peut aussi s'appuyer sur les intelligences multiples pour trouver les intelligences de notre enfant par lesquels nous pourront passer pour qu'il connaisse mieux ses ressources et puisse continuer à développer les autres. Vous pouvez faire les test en lien ci-dessous pour trouver vos intelligences ainsi que celles de votre enfant
- Ne surtout pas acheter les résultats avec des récompenses. Préférez décrire précisément ses points de réussites, dites-lui combien il peut être fier de ses efforts, soulignez régulièrement le lien entre travail régulier et résultats. Et si les résultats ne sont pas à la hauteur de ce que vous espériez, soulignez les points positifs plutôt que de vous acharner sur les points négatifs. Vous pourrez ainsi vous appuyer sur les points positifs pour aller de l'avant et résoudre ce qui a posé problème.
- En cas de blocage (je pense notamment à l'Albatros dont le cerveau devient un mur infranchissable dès lors qu'un grain de sable s'est glissé dans le fonctionnement "normal" des devoirs) pensez à octroyer une pause. Chez nous, j'envoie jouer à un jeu pendant une dizaine de minutes le temps de laisser retomber la pression, particulièrement quand j'ai réexpliqué quinze fois la même chose et que, les émotions ayant pris le dessus, il n'y a plus rien à tirer de la bête.
Voilà quelques trucs, il y en a bien d'autres, et il y a aussi bien d'autres problèmes puisque la précocité peut aller de paire avec avec des troubles "dys" qui compliquent considérablement les choses. N'étant pas suffisamment au point sur ces troubles, je me garde bien de vous donner quoi que ce soit comme astuces.
Mon prochain article sur le sujet concernera la manière de nouer une relation suffisamment bonne avec l'école pour que les choses se passent le mieux possible.
N'hésitez pas à partager l'article sur les réseaux sociaux, si ça peut servir à d'autres !
super ce billet !
RépondreSupprimerAlors chez nous on rappelle l'amour inconditionnel (entre des cris et des réprimandes ...), l'humour toujours et on pratique le mind mapping avec Fouiny (ce qui nous fait gagner un temps foufou). A ce titre je t'invite à jeter un œil sur l'excellent travail de http://fantadys.com/
Merci pour toutes tes pistes ("résolution de problèmes" que j'avais franchement un peu zappé...
Chez nous les devoirs sont faits à l'étude, ce qui, la semaine, facilite les choses soyons clairs !
Là où je sèche le plus c'est quand même devant les ascenseurs émotionnels de Chouiny. La peur exacerbée quand vient le soir par exemple et que l'histoire lue en classe lui a semblé effrayante ou tellement triste ... Difficile de trouver la bonne attitude et les bons mots d'autant que la lucidité de cette enfant de 6 ans bientôt, est assez déconcertante.
MAIS tout ceci est une chance incroyable !
Encore merci pour ce billet riche !
Merci Bibiche pour ton lien. Je suis allée regarder, c'est extra !
SupprimerOh la la, quel boulot,
RépondreSupprimerMerci pour toutes ces pistes. Je crois que je vais imprimer ce post pour le lire et le relire!
Si ça peut servir !
Supprimermerci pour cet article, comme toujours, énormément de pistes et pas que pour les zèbres !
RépondreSupprimerje retiens le mind mapping ainsi que tes tests permettant de déterminer le profil d'intelligence, j'espère que cela va m'aider à faire travailler mon n°2 !
Les tests sont des simples indicateurs, mais ils donnent une bonne idée des principales intelligences de nos enfants.
SupprimerAlors les dys, j'ai testé (-orthographie, -calculie, -graphie, -praxie), et je confirme, ça complique drôlement la donne...
RépondreSupprimerEn tout cas, je vois que tu as bien travaillé la question :)