Je ne vous jette pas la pierre, Pierre

Dans la vie, tout est rarement tout noir ou tout blanc.  A part peut-être les chevaux...

L'ennui avec les réseaux sociaux (et internet en général), c'est qu'on a tôt fait de comparer, de déclarer péremptoirement des "bonnes" et des "mauvaises" pratiques. Il y est très compliqué de faire entendre des voix différentes et même seulement parfois la réalité, pas forcément reluisante, mais la réalité quand même.
En parentalité, c'est particulièrement visible. Certaines attitudes éducatives n'ont plus droit de cité, ou bien sont vite taxées d'au mieux "ringardise" au pire d'extrémisme. Il faut absolument succomber aux modes sous peine d'être lynché ou pendu haut et court sur la place publique.


Pourquoi vous dis-je tout cela ? Parce qu'il n'est pas rare que, sur ces mêmes réseaux sociaux, une maman dise ce qu'elle ressent vraiment et parfois c'est l'expression d'une vrai souffrance, qui pousse à réagir...réagir comme on peut, pas forcément de manière adaptée. Parce qu'elle ne voit pas, avec les éléments qu'elle a sous la main, d'autres solutions. C'est peut-être nul, c'est peut-être mal dit, c'est peut-être même parfois dangereux, mais c'est sa vie de mère et elle fait ce qu'elle peut (elle peut sans doute peu).

Je pense notamment au mot tabou qu'est "la fessée" sur internet. Faites un article pour ou contre elle et vous verrez se lever des armées insoupçonnées pour justifier l'un ou l'autre des points de vue. Idem pour les bébés secoués. Qui ne s'est pas dit un soir de hurlements ininterrompus de son petit et de grosse fatigue "je comprends comment on peut en arriver à secouer son enfant" ? D'accord on ne passe pas à l'acte, et c'est ce qui fait toute la différence. Mais quand même la souffrance maternelle est bien là. Pas forcément jolie. On a pas envie de la voir...
Et si le plus important n'était pas là mais sur l'acceptation de nos limites, sur l'entraide que l'on peut donner à des parents qui n'en peuvent plus, sur l'écoute bienveillante, sur le fait d'arrêter de vouloir présenter une face parentale parfaite en glissant aux unes et aux autres que oui, parfois, ça nous arrive de vouloir "vendre tout le monde sur ebay" (j'ai mis des guillemets, hein...attention...), on ne le fera pas certes, mais la coupe est pleine et on a besoin de se poser, de se reposer, de reprendre nos esprits pour mieux aimer les nôtres.
Alors, s'il vous plaît, si vous croisez sur internet un témoignage de maman qui semble, d'après vous, avoir une conduite inadaptée, avant de juger (avec le peu de pièces dont vous disposez), dites-vous qu'il y a surtout un appel à l'aide. Rien de plus. Un lynchage sur la place publique ne l'aidera pas.


C'était la réflexion de Au petit bonheur face à la vindicte populaire si facile à obtenir sur le net.
Au petit bonheur également inspirée par ses propres hurlements pas beaux à voir sur ses enfants parce qu'on  lui a sucré le peu d'heures de pause dont elle avait âprement besoin et qu'en plus elle vient de perdre définitivement toutes les données de son disque dur externe avec toutes ses photos, ses articles en préparation, ses cours. Bref...morosité ambiante.

Et toujours...

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