lundi 28 mars 2016

Le poids du fric, le choc des images

Une belle envie de sonner les cloches 

Billet de mauvaise humeur. Vous voilà prévenus.

Le gouvernement prépare activement un décret permettant d'assouplir la classification des films susceptibles d'être interdits aux mineurs. La justification "officielle" étant que ce qui compte le plus c'est l'effet sur le jeune spectateur qui est, selon lui, très variable d'un film à l'autre et qu'on ne peut interdire de manière automatique un film aux moins de 18 ans sous prétexte de scène de sexe simulées ou non.( hum)
Non, finalement, le gouvernement juge que c'est l'accumulation de scènes de violence ou de sexe qui sont néfastes et qu'après tout, une scène choc, si elle a une nécessité dans la compréhension de la fiction, ben finalement ce n'est pas très grave. (re-hum).
C'est sans parler de l'impact économique d'une telle mesure qui va surtout permettre à des films "limites" de pouvoir être diffusés dans le circuit classique et donc toucher beaucoup plus de spectateurs (et donc beaucoup plus d'argent...On ferait ça seulement pour l'argent alors ???)
Le gouvernement tranche donc et préfère garantir des revenus à l'industrie cinématographique plutôt que protéger ses enfants. Quelle bonne nouvelle pour les familles !
Je vous laisse découvrir cet article qui vous expliquera tout ça bien mieux que moi ici.


Alors, cher Gouvernement,

Sache que l'autre jour, alors que nous rentrions en voiture chez nous, nous nous sommes retrouvés derrière un car. Au cul du car. Tellement au cul que les gens du car le montraient, collé aux vitres.
Du plus bel effet.
Rien que ce cul-là a mis mal à l'aise mes enfants (faut dire qu'ils étaient une bonne dizaine de culs, la troisième mi-temps avait dû être bien arrosée par cet équipe de sportifs). Je ne parle même pas d'une scène de sexe, ni d'un bout de zizi qui traîne. Non, des fesses.
Mes enfants ne sont pas pudibonds, ils ont seulement 12, 9, 7 et 4 (qui n'a rien vu, elle boulottait ses chocolats de Pâques).
J'ai passé la soirée à "chasser les images".
Ôter de leur esprit ces paires de fesses pourtant franchement pas sensuelles.
Du vrai boulot, cher gouvernement, tu n'imagines même pas ce que la protection de l'enfance (notre job d'adulte, je te le rappelle) nous amène à faire !
Alors, certes, tu n'es pas responsable des paires de fesses des sportifs avinés. Mais tu es responsable des paires de fesses (et plus si affinités) que tu proposes aux films désormais "tout public" de montrer sans l'ombre d'un scrupule.
Tu es responsable aussi de la violence qui va transiter dans les films "tout public" et sache que les animateurs de centre de loisirs sont peu regardants sur la quantité de scènes de genre dans un film. Il est tout public. On le montre. Un point c'est tout. Sans autre discernement.
Et nous, parents, on récupère. On récupère cet excès de laxisme. Je ne te parle pas de censure. Je parle juste de respecter nos enfants qui ne souhaitent pas voir ces scènes, qui les mettent mal à l'aise, qui les rendent violents. Oui, hier, mes enfants ont demandé aux adultes de les respecter. Visiblement les adultes aux commandes n'ont pas intégré leur mission.
Sur ce, je te laisse, cher gouvernement, parce que ça me rajoute du boulot supplémentaire, mes minutes sont comptées.

La seule manière que j'ai trouvée pour protéger mes enfants, c'est de leur dire qu'ils n'avaient aucune obligation à regarder un film qui les mettaient mal à l'aise (je pense notamment au centre de loisir où les films sont souvent choisis en fonction du goût des plus grands et avec intérêt éducatif assez limité ; n'importe quel film apporté par un enfant peut être passé...les adultes vérifient juste s'il est tout public et les films sont quasi tous tout public).

Forte de ma séance de débriefing sur les culs sportifs, j'ai rappelé à nos enfants que nous étions là et que nous serions toujours là pour discuter avec eux des images qui les choquent. La meilleure façon de se défendre de ces images c'est de refuser de les voir (ce qui n'est pas toujours possible et ils seront forcément confrontés un jour ou l'autre à ces images, ne rêvons pas) et surtout d'en parler avec un adulte après pour les mettre à distance .  Développer chez eux la conscience de l'impact des images - bonnes ou mauvaises et leur esprit critique : voilà une mission belle et exigeante pour nous.

Il ne nous reste plus qu'à prendre le temps de bien bien se renseigner sur les films avant de les montrer, l'idéal étant de les voir tous et sinon d'être toujours plus disponible pour discuter avec nos enfants.
Comme on n'avait déjà pas grand chose à faire, ça tombe bien, non ?

10 commentaires:

  1. Cher gouvernement,
    je constate qu'une fois de plus tu as le sens des priorité et que tu t'attaques aux vrais problèmes .....
    Je te rappelle que prochainement de nouvelles élections auront lieu .....
    Lorsque les résultats tomberont tu ne pourras pas dire que tu ne savais pas ... ni nous répéter que tu as entendu le message, et que cette fois c'est promis tu en tiendras compte.

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    1. J'aurais pu écrire en PS qu'un film comme La vie d'Adèle, réservé, il me semble à un public averti, pourra donc être diffusé en prime time sur n'importe quelle chaîne. Or, jusque là, ce malheureux film n'a pas pu avoir la diffusion escomptée à cause de la loi actuelle et de la vigilance d'associations qui ont oeuvré pour qu'il soit effectivement classé comme interdit aux moins de 18 ans. Heureusement que le gouvernement est là pour que tout le monde puisse profiter de ce chef d'oeuvre en prime time ! ;-).

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    2. oh que oui ! celui là et tant d'autres .....
      Cette question a été vaguement évoquée hier en salle des maîtres et j'ai eu la surprise de constater que l'ensemble des personnes présentes considérait que ce décret n'était pas un problème et que c'était aux parents de veiller à surveiller ce que regardaient leurs enfants à la TV ; pour ensuite admettre que beaucoup se couchaient bien trop tard et regardait n'importe quoi .....

      en parallèle on considère le consommateur comme un "limite débile" qu'il faut protéger contre lui même en surmultipliant les explications à signer et les délais de rétractation .....

      on n'est plus à une contradiction près ...

      AL

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  2. ce monde va de plus en plus mal, c'est catastrophique.....

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    1. Tant qu'il y a de la vie, y a de l'espoir, non ? Finalement ce laxisme est aussi une belle occasion de discuter de la responsabilité des adultes vis à vis des enfants et d'armer nos enfants pour faire face.

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  3. Merci, je n'étais pas au courant... Moi ce qui m'énerve c'est les films choisis pour le programme "école et cinéma", que je trouve régulièrement inadaptés à l'âge de mes enfants... Mardi prochain, mon petit garçon de 9 ans doit aller voir Edouard aux mains d'argent avec sa classe... Il est assez sensible et n'est pas du tout habitué à voir des films fantastiques, du coup j'ai préféré lui montrer la bande annonce avant... Au bout de 30 sec il m'a dit qu'il ne voulait pas voir ce film et je ne vais bien sûr pas l'obliger...!

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    1. Tout à fait d'accord avec toi pour "école et cinéma". On a régulièrement des surprises...parfois bonnes, parfois moins bonnes.

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  4. Bonjour,
    En effet, il faut rester vigilant sur ce que l'on regarde, le laxisme est la monnaie courante actuellement.
    Faites aussi attention aux livres pour enfants, il m'est arrivé d'y trouver une description très détaillée de rapports sexuels dans un livre destiné à des enfants de 8 à 10 ans.
    Maintenant mes enfants sont grands, hier nous en discutions et je leur expliquais comment je faisais une certaine censure sur leurs lectures en lisant avant eux leurs livres. Ils m'ont remerciée.
    La pornographie est élevée au rang d'art, donc on ne peut soit disant ne plus rien dire ...

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    1. Le problème c'est que si je devais lire tous les livres que lisent mes enfants, je devrais arrêter de travailler ! Alors j'ai choisi d'éveiller leur esprit critique pour combler cette incapacité.

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  5. Ah, les indispensables séances de débrief.... ^^
    Ma fille (16 ans) m'a dit l'autre jour, après avoir regardé un épisode de série interdit aux moins de 10 ans, qu'elle comprenait maintenant vraiment pourquoi je n'avais jamais tenu compte des conseils d'âge affichés, et qu'elle avait du mal à s'imaginer à 10 ans en train de regarder des scènes qu'elles trouvait déjà limites pour son âge actuel...
    L'exposition précoce à des images violentes, même en petite quantité, n'est pas saine, quoiqu'en disent ces messieurs (et il existe des études qui le prouvent...)

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