Partir, c'est avant tout sortir de soi.
Prendre l'univers comme centre,
Au lieu de son propre moi.
Briser la croûre d'égoïsme
Qui enferme chacun comme une prison.
Partir, c'est cesser de braquer une loupe
Sur son petit monde ;
Cesser de tourner autour de soi-même
Comme si on était le centre de tout et de la vie.
Partir, ce n'est pas dévorer des kilomètres
Et atteindre des vitesses supersoniques,
C'est avant tout regarder,
S'ouvrir aux autres, aller à leur rencontre.
C'est trouver quelqu'un qui marche avec moi,
Sur la même route,
Non pas pour me suivre comme mon ombre,
Mais pour voir d'autres choses que moi,
Et me les faire voir.
[Helder Câmara]
Un écho ?
RépondreSupprimer"Le vent qui souffle à travers la montagne
Me rendra fou.
Je veux partir, je veux prendre la porte,
Je veux aller
Là où ce vent n'a plus de feuilles mortes
À râteler
Plus haut que l'ombre aux vieilles salles basses
Où le feu roux
Pour la veillée éclaire des mains lasses
Sur les genoux ;
Aller plus haut que le col et l'auberge
Que ces cantons
Où la pastoure à la cape de serge
Paît ses moutons ;
Que les sentiers où chargés de deux bannes,
Sous les fayards,
Le mulet grimpe au gris des feux de fanes
Faisant brouillard.
Ce vent me prend, me pousse par l'épaule,
Me met dehors,
La tête en l'air, le cœur à la venvole,
Le diable au corps.
Il faut partir et prendre la campagne
En loup-garou :
Le vent qui souffle à travers la montagne
M'a rendu fou."
Henri Pourrat
Merci Madame La Bécasse pour ce bel écho. J'en suis toute ébouriffée !
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