jeudi 17 mars 2016

Le zèbre et l'école, suite



Dans le précédent article, nous en étions restés à nos moyens de parents pour que les choses ne se passent pas si mal avec notre enfant. Reste notre deuxième interlocuteur après notre enfant : l'école, l'équipe éducative et en premier lieu l'enseignant de notre enfant.
Bâtir une mauvaise relation est extrêmement facile et rapide : arriver avec tout notre passif, notre histoire personnelle, familiale, nos affects, projeter toutes nos demandes (y compris celles qui réparent notre passé), avoir des exigences précises, agressives et qui ne souffrent pas la discussion, être épuisé et incapable de faire la part des choses et de communiquer de manière bienveillante et constructive, en oubliant même parfois la raison d'être de notre rendez-vous : le bien-être scolaire de notre enfant. Bref, cela peut vite déraper, chacun reste campé sur ses positions, cherche à préserver son territoire, tous les ingrédients sont réunis pour un dialogue de sourd ! Je vous décris là le cauchemar mais moyennant quelques petites précautions on peut rendre les choses plus faciles, ou, en tout cas, mettre toutes les chances de notre côté.

Comme d'habitude, on va faire de notre mieux tout en acceptant de lâcher-prise sur ce qui ne dépend pas de nous.
Donc, on reprend depuis le départ...


  1. Mettons de côté notre propre histoire, notre propre ressenti par rapport à l'école. Nous sommes là pour mieux comprendre notre enfant, mieux communiquer. L'enfant doit ressentir une alliance entre ses parents et les enseignants pour réussir.
  2. Ne pas oublier notre état émotionnel qui ne facilite pas toujours une communication sereine
  3.  On recherche la bienveillance dans notre manière de s'adresser aux profs. Si l'enseignant manifeste une réticence ou de l'agressivité, peut-être que nous n'avons pas choisi les bons termes pour évoquer la précocité de notre enfant, le bon moment pour en parler, peut-être que cet enseignant n'est pas réceptif et qu'il vaut mieux s'abstenir et préférer un entretien avec le chef d'établissement qui abordera cela plus paisiblement ensuite avec l'enseignant. Quoi qu'il en soit, il faut à tout prix éviter la guerre ouverte (et même larvée). Notre enfant en fera toujours les frais ! Restons diplomate, respectueux, disons à notre enfant que nous comprenons ses problèmes mais ne ferraillons pas !
  4. Faisons un court exercice d'empathie. Mettons-nous à la place du prof. Ses contraintes sont fortes : 30 élèves, des profils pas forcément simples à gérer dont votre enfant qui le remet parfois plus en question que les autres, des injonctions académiques, un parcours personnel...
  5. Soyons conscients que l'école ne pourra pas toujours répondre à notre demande et ce n'est pas forcément de la mauvaise volonté ! L'enseignant est soumis à un certain  nombre de contraintes qui ne lui permettront pas d'assurer une prise en charge idéale. Il va falloir accompagner l'enfant pour qu'il apprenne à s'adapter.
  6. Si le test a été fait, ne pas hésiter à expliquer (si et seulement si l'enseignant nous semble réceptif) les points forts et les points faibles de votre enfant pour que l'enseignant puisse s'appuyer dessus.
  7. Exprimons notre problématique en parlant au "je" : ex :"je suis inquiet parce que mon enfant rentre très démoralisé de l'école. Je me demande s'il ne rencontre pas des difficultés. Je ne sais pas comment l'aider..." et laissons l'enseignant exprimer son point de vue.
  8. N'arrivons pas avec une solution toute faite. La collaboration avec l'école nécessite que nous trouvions ensemble la solution qui conviendra à notre enfant, dans cette école et avec cet enseignant. Du sur-mesure qui ne peut être décrété ni d'un côté, ni de l'autre. Même si le psy a dit "il faut un saut de classe", il vaut mieux aborder l'entretien sans cette solution et voir ce qui peut être proposé par rapport à la problématique de notre enfant. S'il ne fallait retenir qu'un seul point, ce serait celui-là !
  9. Si c'est l'enseignant qui nous a convoqué, écoutons les doléances et discutons-en avec amour et compréhension avec notre enfant comme d'un problème à régler.
  10. Respectons nos territoires respectifs. Pas d'ingérence dans la sphère de l'école si ce n'est pour soutenir une action concertée et réfléchie.


Enfin, un onzième point que l'on oublie parfois...
Parfois nous pouvons avoir des choix à faire (changement d'école, de classe...). La réticence ou le refus de notre enfant ne doivent pas être pris à la légère. Forcé, l'enfant se sentira trahi. Il pourra s'engager résolument dans la voie de l'échec.

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4 commentaires:

  1. Tout ce que tu dis est tellement vrai.
    J'ai envie d'ajouter un 12ème point qui rejoint ton 4ème point, les contraintes du prof : n'oublions pas que si pour nous notre enfant est l'UNIQUE , et que nous pensons souvent que son souci est un PROBLEME GRAVE. Le prof a trente élèves, et sans doute que pour lui notre enfant n'est pas " le cas" . Même si cela nous semble scandaleux ou que nous n'avons - à raison - pas à nous soucier des autres élèves, garder cela présent à l'esprit, nous permet aussi d'arriver avec peut-être moins d'attentes et de nous sentir moins frustrés si nous avons l'impression que le prof ne fait pas TOUT ce qu'il serait possible de faire.

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    1. Merci So pour la précision que tu apportes à mon 4e point. C'est exactement ça !

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  2. Et sinon, merci pour cet article qui me parle en tant que maman et en tant que prof.

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