mardi 7 juin 2016

Autonomie ou pas


Dans la rue, au parc, sur le chemin de l'école...Quelle autonomie donner à nos enfants ?
Je pars du principe que chacune connaît ses enfants et sait ce dont ils sont capables (ou pas). A chacune de saisir le moment opportun pour lâcher la bride et prendre quelques risques mesurés qu'elle pourra assumer (parce que outre les capacités réelles de nos enfants, quels risques sommes nous prêts à les laisser prendre ?).

Difficile problématique, qui change aussi d'un enfant à l'autre, d'un caractère à l'autre et d'un moment à l'autre. Tel enfant qu'on croyait capable ne l'est pas  et réciproquement.
En ce qui concerne la rue, au niveau du cerveau, il faut savoir que la myélinisation du cerveau n'est pas achevée avant 9 ans, or c'est elle qui contribue au fait qu'un enfant a la capacité physiologique d'appréhender les risques dans la rue, d'en prendre conscience et d'avoir la vision nécessaire pour appréhender ces risques. Donc, pour ma part, je ne laisse pas enfant aller tout seul dans la rue avant 9 ans révolus.
Et puis après, de petits objectifs en petits objectifs, nous dépassons la zone de confort en passant de "aller sonner chez la voisine" à "aller chercher une baguette chez le boulanger" jusqu'à "je fais toutes mes conduites tout seul".
Là aussi, tout dépend de la configuration de votre lieu d'habitation. Certaines villes, certains quartiers sont plus propices à l'acquisition de l'autonomie que d'autres.
J'ai l'immense chance que mes enfants puissent faire presque tous leurs trajets à pied ou en trottinette (sauf quand il pleut !). Globalement les trajets ne sont pas très dangereux tant qu'ils ont appris les dangers relatifs à la circulation en ville et le respect des règles de circulation. Je n'ai pas d'artère effroyable à traverser et beaucoup de gens connaissent mes enfants. Je les sens globalement en sécurité, ce qui m'aide à leur faire confiance.
Jusqu'à maintenant nous avons fait une première fois ensemble chaque nouveau trajet. Nous déterminons ensemble les points de vigilance en nous mettant d'accord sur la manière de franchir tel ou tel obstacle ainsi que sur le chemin (qui doit rester le même que celui que nous avions testé). Puis je commence à ne plus faire que les 2/3 du trajet, puis 1/2 ,puis 1/3 puis plus rien, ceci au gré de leur confiance en eux pour agir seuls. La règle : si tu sens que ce n'est pas possible ou plus possible pour toi de faire ce trajet seul, tu me le dis et je t'accompagnerai jusqu'à ce que tu penses que c'est à nouveau possible pour toi.
Au final, aucun n'a jamais redemandé que je l'accompagne mais il est arrivé qu'ils me racontent telle ou telle difficulté du trajet pour que nous trouvions une solution ensemble.
Cependant,  pas plus tard que la semaine dernière, une maman plus expérimentée que moi me disait qu'elle demandait à ses enfants de changer de trajet à chaque fois pour qu'on ne puisse pas les repérer systématiquement ( et donc peut-être leur faire du mal). Elle leur rajoutait d'ailleurs de rentrer dans n'importe quel magasin en cas de problème.
Finalement, chacune a un petit bout de la solution !

Au final, chez moi et compte tenu des capacités et des âges des miens,
L'Albatros fait quasi tout ses trajets toute seule du haut de ses 12 ans (sauf quand c'est le soir, que c'est à plus d'une demi-heure à pied ou dans un quartier qu'elle ne connaît pas).
Le P'tit Prince (presque 10 ans) fait tous ses trajets à pieds pour ses activités et est capable de faire des courses tout seul. En revanche je ne l'envoie pas tout seul au square, il fait trop de bêtises avec ses amis.
Milou (presque 8 ans) peut accompagner les grands faire une course mais elle ne fait aucun trajet toute seule, elle ne doit pas traverser seule non plus (elle ne regarde absolument rien). Elle fait un tout petit bout de chemin avec  le P'tit Prince le matin pour aller à l'école.
La Paupiette (4 ans et demi) a le droit de ne pas donner la main sur le trottoir dans la mesure où elle respecte les règles de circulation sur le trottoir : je m'arrête au passage piéton et j'attends maman, je ne cours pas sur le trottoir, je dois toujours pouvoir voir maman de là où je suis (on s'arrête avant chaque croisement). Les jours où elle n'est pas capable de le faire, je donne la main sans compromis possible.

En ce qui concerne les jeux au square, je choisis un square pas trop grand dont je peux surveiller l'entrée (et la sortie). Sinon je trouve ça ingérable, surtout avec 4. Si nous sommes dans un lieu plus grand, nous déterminons avant de commencer tout jeu, le cadre dans lequel il sera possible d'évoluer librement. Par exemple : vous avez le droit de jouer entre le banc et l'arbuste en fleur et de ce côté-là du chemin (je délimite une zone que je peux surveiller facilement). La conséquence naturelle d'un non respect étant que l'on rentre direct à la maison.
Idem pour l'Albatros qui ne vient plus au square mais qui peut être amenée à déambuler seule dans la ville, je lui demande quels sont ses projets, avec qui et par où elle compte passer et donne une heure de retour ferme, je lui demande également de m'appeler si ses projets changent (ou de repasser par la maison). Pour l'instant, touchons du bois, je n'ai jamais eu de réels problèmes.
Et chez vous, quelles règles pour l'autonomie de vos enfants dans leurs déplacements ?




14 commentaires:

  1. Bonjour
    Mes 3 enfants 12, 10 et presque 8 ont à peu près la même autonomie que les vôtres.

    Celle de 12 ans a un portable mais j'insiste aussi beaucoup sur le fait que le portable ne sauve pas et que en cas de problème, il y a pleins d'arrêt potentiel sur le trajet pour demander de l'aide ou l'appui d'un adulte : boulangerie, maison médicale,en bref la consigne est surtout de ne pas s'isoler.
    Le 10 un garçon aussi commence a bien se débrouiller
    La 3, un peu étourdie voudrait bien faire comme les grands mais encore trop jeune. Je joue avec elle quand on va chercher le pain ou autres trajets, je la laisse faire la route comme si je ne connaissais rien et lui reprécise les erreurs qu'elle a pu faire et les consignes. Elle apprécie beaucoup son rôle de meneuse et le prend très au sérieux.
    Bonne journée

    RépondreSupprimer
    Réponses
    1. Merci Aude ! Je retiens la consigne "Surtout ne pas s'isoler" et je fais le même jeu que vous quand on démarre un nouveau trajet.

      Supprimer
    2. ce jeu est une très bonne idée ! merci de l'avoir évoqué ici !

      Supprimer
  2. C'est sensiblement pareil ici depuis que nous sommes en centre ville et que les écoles et activités sont accessibles à pied ou en vélo.
    13, 16 et 18 ans se débrouillent entièrement seuls ( pieds, vélo, bus - et mobylette pour le plus grand. Il a d'abord passé la conduite accompagnée et a du se payer son permis 125 avec son argent de poche, conditions sine qua non pour enfourcher un engin à deux roues motorisé) . Chacun doit dire où il va, avec qui et quand il rentre. En général, s'ils appellent pour changer de programme, j'accepte tant que cela reste exceptionnel. Sauf si cela devient systématique ( deux fois de suite ) , car je n'aime pas être mise devant le fait accompli.
    Le 11 ans a le droit de faire seul le trajet pour l'école et retour maison dans la mesure ou je fais le même trajet cinq ou dix minutes après avec son petit frère de 8ans. JE ne le laisse faire aucun trajet seul si on ne l'a pas fait d'abord ensemble. Il réclame d'aller seul au collège l'an prochain, mais il n'est pas très raisonnable et la route très dangereuse ... Du coup je me suis donné l'été pour trouver une solution ( non, il n'ira pas dans le meme établissement que le 13 ans) .
    Monsieur 13 ans accompagne en vélo monsieur 8 au hip hop , car c'est à deux minutes et peu dangereux.

    RépondreSupprimer
    Réponses
    1. Merci So, et moi non plus je n'aime pas être mise devant le fait accompli donc on limite au maximum les changements de programme.

      Supprimer
  3. Nous habitons à la campagne et ça change un peu la donne (quartiers vides en journée ,pas de trottoirs. Mon stress c'est plutôt l'accident. A 10 et 12 ans ils vont à l'école ( mais je passe après avec les petits) et à l'arrêt de bus ( elle a un téléphone si pb). Par contre quand ils se baladent à vélo j'aime bien qu'ils y aillent à deux qu'un puisse venir prévenir si pb. A 6 ans la troisième voudrait plus de liberté mais je n'ai pas confiance même quand elle est avec les grands.

    RépondreSupprimer
    Réponses
    1. Merci Djourga ! C'est sûr qu'à la campagne les risques ne sont pas tout à fait les mêmes (et les distances non plus).

      Supprimer
  4. Je te rejoins sur l'adaptation à chaque enfant.
    Chez nous c'est le vélo, les activités sont trop loin à pied...
    Mon grand (4ième) assure ses trajets en vélo tout seul depuis la sixième et sa soeur (11 ans) fera la même chose en spetmbre à la rentrée au collège. La troisième (8 ans) a le droit de se déplacer en vélo pour le dojo ou le stade accompagnée d'au moins un des deux grands. POur le dernier (6 ans et demi) le vélo c'est obligatoirement avec un adulte...

    RépondreSupprimer
    Réponses
    1. Merci Marick ! Tout à vélo, le rêve ! Chez nous on slalom au milieu des voitures et c'est franchement dangereux.

      Supprimer
  5. Mes enfants sont un peu plus jeune : 8, 6 et 4 ans. C'est intéressant de voir ce qui se fait chez les uns et les autres et après d'adapter à chacun.
    A 6 et 4 ans c'est un peu comme pour vous. Elles peuvent marcher sur le trottoir sans me donner la main mais je dois toujours pouvoir les voir.
    En revanche mon ainé sait et peut déjà traverser la rue tout seul ou aller chez un commerçant à moins de 100m de chez nous.En effet la police municipale est venue dans les classes pour leur apprendre à traverser la route avec remise de diplôme après exercice dans des conditions réelles(passage pieton devant l'école, petite rue)

    RépondreSupprimer
    Réponses
    1. Merci Ln M ! Il me semble que les miens aussi ont eu la visite de la police municipale mais pas de test en conditions réelles, dommage...

      Supprimer
  6. Chez moi c'est autonomie absolue !!! Ils font tout tous seuls, même les nouveaux trajets. C'est à moi qu'ils expliquent comment prendre le bus et à quelle station descendre. Ils ont déjà fait toute la ville en bus, essayé toutes les lignes. C'est du bonheur d'avoir des enfants qui deviennent grands. C'est du bonheur aussi d'habiter dans une petite ville.
    Ils savent qu'ils doivent être rentrés dès la fin des cours. Peuvent téléphoner (par un copain, ou au secrétariat) ils n'ont pas de téléphone) s'il y a un changement. Quand ils rentrent avec minutes de retard, je fais mine d'être très inquiète.
    Par contre, tout est sécurité absolue, et même les filles peuvent rentrer seules à minuit (il m'est arrivé aussi de me relever pour les chercher en voiture, tout dépend. Si elles font du baby-sitting, elles se font ramener, les garçons rentrent à vélo)

    RépondreSupprimer
    Réponses
    1. Ahhh le pied ! L'autonomie absolue, j'en rêve ! Et vive la Suisse pour la sécurité ! Quelle chance !

      Supprimer
  7. voilà un billet et des participations qui alimentent bien mes réflexions du moment ...
    Chez nous 8 ans commence à faire le trajet au 3/4, seul. Il a eu un moment d'hésitation et comme toi, nous lui avons dit que de nouveau nous pouvions l'accompagner sur la totalité du trajet. Il salue un commerçant quand il passe le matin. Pour l'instant le soir j'attends tout le monde à la sortie des écoles. Numéro 2 (6 ans) et numéro 3 (2 ans 1/2) sont bien évidemment sous ma haute surveillance ...

    RépondreSupprimer

Vos commentaires sont les bienvenus ! Ils permettent de partager encore plus et de nous enrichir mutuellement, alors n'hésitez pas !