mercredi 29 mars 2017

Enfants et surconsommation



Tout est fait dans notre société pour que nous surconsommions. De la promo de 15 barils de lessives pour le prix de 13 en passant par la publicité omniprésente, tout est fait pour nous faire croire que "le bonheur c'est d'avoir" comme dirait l'autre.
Et quand vient l'adolescence, on se rend compte que les marques ont trouvé des proies de choix en la personne de nos enfants. Besoin d'appartenance, d'identification au groupe, manque de confiance en soi, problèmes d'estime de soi, les ingrédients sont en effet réunis pour pouvoir créer n'importe quel besoin dans la tête de nos plus si petits enfants. et tous les ingrédients sont aussi présents pour nous culpabiliser, nous faire croire que nous ne serons pas de bons parents si nous ne procurons pas un certain nombre de choses à nos enfants.
Pourtant, fut un temps pas si lointain, les enfants (et tout le monde d'ailleurs) possédaient moins de choses et ne s'en portaient pas plus mal pour autant. (Comme dirait mon fils, c'est normal Maman, tu vis en 1870 mais on est en 2017 !!!)

Alors comment faire pour limiter la casse ? Comment sensibiliser nos enfants aux projets qu'ont pour eux toutes les multinationales de l'industrie du jouet, de l'alimentation, de l'habillement ?


Quelques astuces :

- avant d'entrer dans un magasin avec ses enfants, rappeler ce pourquoi nous sommes venus. Nous n'achèterons que ce qui est prévu.

- avant d'entrer dans un magasin avec ses enfants, voir si c'est nécessaire de les emmener ! Comme prescripteurs, y a pas mieux.

- Une fois dans le magasin, leur montrer tout ce qui est fait dans le magasin pour que nous consommions plus que prévu. Leur montrer que tout est pensé dans les moindres détails pour cela, qu'il y a un vrai savoir faire mis en oeuvre pour nous faire acheter plus. Il y a des gens dont c'est le métier.

- Quand ils émettent un souhait, pratiquer l'écoute active pour entendre leur souhait et partir dans l'imaginaire pour l'exaucer : ce serait tellement bien d'avoir ce super canapé, on pourrait se vautrer dedans, faire des batailles de coussins, ce serait tellement chouette !

- Les aider à faire la différence entre besoin et envie. Pour cela le cahier des plaintes peut aider à gérer les frustrations. Pour rappel, le milieu de notre cahier des plaintes possède quelques pages sur lesquelles ils peuvent écrire leurs souhaits. Ils s'aperçoivent souvent que ces souhaits n'étaient finalement que des envies.

- Leur dire que pour chaque poste de dépense du ménage, il y a un budget à ne pas dépasser et que pour rentrer dans le budget il va falloir réfléchir un peu et acheter raisonnablement.

- les aider à ne pas accepter d'objets en doubles. Que ce soient les cadeaux du Happy meal ou autre chose.

- Discuter ensemble de comment et où sont fabriqués les jouets, les objets qui les entourent, pour quel usage et quelle durée sont-ils prévus. A l'occasion du changement de notre machine à laver, ils ont entendu l'installateur dire que notre nouvelle machine ne durerait certainement pas autant de temps que l'ancienne et cela les a beaucoup choqués : comment le progrès peux-t-il remplacer un objet ancien par un objet neuf moins performant ? Et quels objets acheter compte-tenu de cette donnée ?

- Leur montrer que parfois, il vaut mieux payer un peu plus cher un objet de qualité plutôt qu'acheter plusieurs fois le même objet de mauvaise qualité et donc moins cher. Cher bon marché dit-on parfois.

- Leur montrer où et comment sont fabriqués les vêtements qu'ils mettent. Leur montrer aussi que les marques qu'ils adorent ont un surcoût uniquement à cause de la marque apposée et non de la qualité en plus (sauf exception, et dans ce  cas les amener à enquêter sur les marques "fiables" et de qualité).

- Ranger sa télé dans un coin et l'éteindre le plus possible. Moins de publicités à regarder, c'est moins de sollicitations et frustrations.

Et pour les cadeaux, on fait comment ? Leurs placards regorgent de jouets auxquels ils jouent plus ou moins...et voilà Noël ou leur anniversaire qui approche...

- privilégier des cadeaux immatériels : billet pour assister à un spectacle, invitation au restaurant, atelier à partager ensemble, temps privilégié...

- privilégier les cadeaux groupés pour avoir peut-être moins de cadeaux mais des cadeaux de meilleure qualité

- se tourner vers l'occasion : quand mon fils a vu qu'en achetant son circuit de voiture d'occasion il pouvait en avoir un nettement mieux que celui qu'on aurait pu acheter neuf, il n'a pas hésité !

- faire régulièrement des tris et aider nos enfants à donner ce dont ils ne se servent plus.


Pour le quotidien, la nourriture est aussi une gamme de produits  pour lesquels les marques s'en donnent à coeur joie pour séduire nos petits filous. Avec des sites comme supersuperette, on peut fabriquer à la maison et sans additifs industriels un certain nombre de copies de produits dont les enfants rêvent.
On peut aussi fabriquer ses goûters-maison, l'occasion de partager un moment de cuisine avec son enfant (chez nous le mercredi, c'est gâteau fait par les filles).
Beaucoup de produits pour enfants peuvent être reproduits avec des aliments de base de votre placard. Un gain d'argent (on ne paye pas la marque) et le moyen de ne pas leur donner trop de trucs cracras à ingérer.


Sinon, une petite méthode tirée du livre "J'arrête de surconsommer" à apprendre aux enfants avant d'acheter quoi que ce soit :

La méthode BISOU

B comme besoin : à quel besoin cet achat répond-il ?
I comme immédiat : dois-je l'acheter maintenant ?
S comme semblable :  est-ce que je n'ai pas déjà quelque chose similaire ?
O comme origine : quelle est l'origine de cet objet ?
U comme utile :  cet objet sera-t-il vraiment utile ?

Plein de bisous à tous !

Retrouvez des tas d'astuces pour limiter la surconsommation dans le livre de Marie Lefevbre et Herveline Verbeken : J'arrête de surconsommer aux éditions Eyrolles (cliquez sur l'image).


11 commentaires:

  1. Super le site de Super Supérette !
    Merci !

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    1. Tu ne connaissais pas ? Cela m'étonne de toi qui a testé bon nombre de recettes de ce genre.

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  2. ah la surconsommation et les enfants!tout un programme en effet! je m'en aperçois quand je fais l'erreur de trimballer au supermarché du coin ma petite-fille de 3ans et ses grands yeux bien ouverts, qui voudrait des bonbons et pis du chocolat et pis et pis.... (heureusement, elle a droit à un ballon gonflable à la caisse, ouf) Mais, le plus délicat et difficile, à mon sens, c'est la relation cadeau entre petits-enfants et grands-parents. Chacun sa façon de vouloir gâter les petits mais toutes les façons ne se valent pas.... et quelquefois toute l'éducation qu'on s'efforce -laborieusement- de transmettre avec la méthode BISOU (sympa celle-là) ou une autre, se retrouve mise à bas, notamment à Noël! Et la,hum, communication, entre enfants et parents ne passe forcément très clairement....

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    1. Quand ça ne veut pas, inutile d'insister ! Je le fais quand c'est faisable et que je sens les gens réceptifs, sinon je m'abstiens.

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  3. Tout à fait d'accord, un gros boulot au quotidien mais ca en vaut le coup, ils comprennent vite !

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    1. Ils comprennent vite mais la pression du groupe peut être dévastatrice à l'adolescence (suivez mon regard).

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  4. Super article !!! Mon fils n'a que 3 ans pour l'instant mais j'imagine que ce genre de questions et demandes arrivent bien assez tôt... ^^

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    1. Oui, ça arrive très très vite, dès les premiers Noëls où ils croulent sous une tonne de cadeaux pour finir par jouer avec le bolduc !

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  5. Je n'ai pas d'enfant mais quand je vois tout ce que je me retiens d'acheter en tant que tata, j'imagine la dure tâche d'être parents en qui concerne les achats! :) Article très complet, merci.

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  6. Je ne connaissais pas ce livre, mais je le conseillerai volontiers. Cela fait bien longtemps que moi-même je tente d'appliquer cette méthode du "bisou"....
    Bonne journée.

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  7. Tout à fait d'accord avec toi, cette question est un véritable en jeu éducatif qui se décline dans des tas de domaines.
    moi aussi j'évite de trainer les enfants dans les magasins, mais il est parfois bon de les placer en situation de "tentation" pour leur apprendre à se raisonner et en parler avec eux.
    J'ai "sur-brieffé" les miens sur les pièges de la caisse qui offre des tas de tentations à petit prix, et maintenant quand ils sont devant les rayons de bonbons ils disent spontanément ça me fait envie, mais c'est fait exprès donc on n'achète pas ! cela fait souvent sourire les personnes qui sont devant nous ou derrière nous !
    mais comme tu le soulignes bien, le poids du groupe combiné au manque de confiance de l'adolescent doit être une période difficile à négocier. Nous y entrons lentement mais sûrement avec notre n°1.
    merci aussi pour le lien vers la super-supérette je ne connaissais pas c'est super !
    Belles vacances et belle montée vers Pâques. Je t'embrasse

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