jeudi 20 juin 2013

Il y a des jours comme ça

Ah, t'es là toi ?
(billet "rassure-moi, je ne suis pas la seule")
Surtout en fin d'année.

Le réveil sonne et tu entends la pluie qui ruisselle, comme les 365 derniers jours
Le réveil sonne et tu n'as pas bien dormi
Le réveil sonne et tu n'as pas envie d'aller réveiller les autres, parce qu'un début de journée pareil, ça augure bien de la suite...
Le réveil sonne et tu te lèves enfin.
Tu vas t'habiller, tu ouvres tes placards et comme les 365 derniers jours tu ne sais pas ce que tu vas te mettre sur le dos. Un temps pareil, ça n'inspire pas.

Tu optes pour un jean (encore), une chemise de demi-saison (encore)
Normalement, ton temps d'habillage, c'est sacré, personne ne doit te déranger, d'ailleurs c'est pour ça que tu te lèves un quart d'heure plus tôt. Sauf que l'Albatros n'a pas la même version de cette règle et pense que c'est le moment pour te demander si oui ou non R sera dans sa classe l'année prochaine, parce que c'est vraiment trop injuste Maman, tout le monde déménage et a une maison avec un jardin et vraiment cet appart il est nul, on est vraiment des nains ; Maman, ça sert à rien de vivre si c'est pour vivre dans un taudis pareil. (1ere jérémiade).
Tu as décidé que tu ne répondrais pas, mais à la fin c'est plus fort que toi, tu réponds avec moult gestes (pour ne pas avoir à ouvrir la bouche) que sa place à cette heure-là, c'est dans sa chambre.
Enfin préparée, tu vas sortir ce qu'il faut pour le petit déjeuner. Un peu d'infos pour se mettre un peu au courant : catastrophes, droits de l'homme bafoués (y compris en France), politiques incapables, faits divers sordides, ça te met en  joie. Rappel pour la prochaine fois, prendre une chaîne de musique classique pour rester zen.
Tu commences à faire chauffer le lait, et là, comme une apparition, derrière la porte vitrée de la cuisine. Qui s'est-y donc ? Tu fais semblant de ne pas voir mais elle tambourine à la porte. L'Albatros, le retour. Et ça crie derrière le carreau. Maman, le P'tit Prince il arrête pas de m'embêter et de se moquer de moi. Il dit que je suis moche moche moche.
Pffff...
Le petit déjeuner est enfin prêt, tu vas réveiller tout le monde
L'Albatros ne veut pas se lever et puis d'abord Maman, tu sais, tout le monde a des leggings pour le spectacle de cirque et tu es la seule horrible mère à ne pas en avoir acheté. (demandé la veille, Mary Poppins à l'aide). Et puis de toute façon la journée va être nulle parce que M c'est plus ma copine et que Madame S elle va nous faire une évaluation hyper dure, si Maman, hyper dure.
Le P'tit Prince a mal au bras gauche, limite amputation à prévoir. En cause, le vaccin de la veille qui l'inquiète au plus haut point. Un méli-mélo de toutes ses peurs se débat dans son cerveau : peur d'aller en CE1 bouhouhouh l'année prochaine, peur de ne plus jamais faire de repas japonais (????), peur d'aller à l'école, peur de ne pas arriver à s'endormir demain soir, peur de la fête de l'école, peur de mettre son pull et que ça fasse mal...etc...
Hum....Cette journée....
Tu files dans l'autre chambre et là, ouf, la Paupiette est aux avant-postes, prête à jaillir de son lit, un sourire radieux affiché et un bonjour à la bouche, OUF. Elle en profite pour faire un p'tit coucou à sa soeur qui dort encore à côté. Milou se réveille, elle aussi elle est de mauvais poil, je veux mettre une robe et des nu-pieds, mais t'as vu le temps qu'il fait ?
On arrive après des pourparlers à se mettre d'accord sur un jean et une chemisette Oui, mais il est où mon serre-tête rose???? (je sens qu'il va me plaire ce serre-tête rose) Il est où bouhouhouhou....
Tu décides de laisser les choses en l'état (pas bien beau) et d'aller nourrir la petite dernière. Ceci fait, tu t'installes pour enfin petit déjeuner. Personne ne vient, personne n'est habillé, ça sent le roussi pour arriver à l'heure à l'école.
Le temps d'avaler ton bol et de manger ta tartine, ils te rejoignent au compte-goutte. L'Albatros n'a pas fermé sa chemise, le jean non plus en regardant bien. Elle continue à maugréer. Tu entends le P'tit Prince qui pleure, encore, surtout depuis que tu as dit qu'il restait 10 minutes pour petit déjeuner. Milou pleure parce qu'on a toujours pas retrouvé le serre-tête rose. Tu décides de planter tout le monde sinon tu vas en prendre un pour taper sur l'autre. Et tu vaques à tes petites affaire. Pour te calmer.
Comme tu l'avais prévu, finalement les chose se passent mieux sans toi, chacun a une tartine dans la bouche, ils s'entraident même (petit miracle vu les circonstances et l'abondance de bras-cassés ce matin).
Lavage de dents en coaching intense, idem pour l'enfilage des chaussures.
Et là, scène de la mise à mort du taureau :
La bonne copine qui appelle. Tu n'aurais pas besoin d'un leggings noir ? Parce que si tu veux je peux t'en prêter un, si si (P*****, je ne me suis pas tapée 4 heures de pourparlers pour transformer un leggings en jean et voir tout mes efforts réduits à néant par gentillesse, certes, mais moi j'ai RIEN demandé).
C'est qui Maman ?
C'est la Maman de R. Elle veut te prêter un leggings mais je crois que ce pantalon fera tout aussi bien, hein, on va pas encore se prendre la tête.
Merci Maman de R. Je t'ai un peu envoyé paître ce matin mais là j'ai le serre-tête (rose) qui coince.
Et puis vient le cartable, le P'tit Prince ne peut pas enfiler son cartable, la faute au bras amputé de la veille. Chouette. Qui va porter le cartable, qui ?
Et puis, c'est quoi cette idée de mettre des chaussettes sur ses pieds quand on est en nu-pieds et qu'il pleut ?
pffff....
Changement de chaussettes, de chaussures, d'ailleurs les autres ? Vous avez quoi aux pieds ? Ouf, ça va à peu près, enfin, ça ira, parce que là, c'est plus possible.
Il faut partir.
En retard.
Sans leggings.
Sans serre-tête rose.
Dans les jérémiades.

Enfin partis, tu te transformes en démineur. Tu perds un point par crotte de chien attaquée par les chaussures des nains. Tu bénis les gens qui ont des chiens. Tu n'es même pas en état de leur chanter ta fameuse chanson des "ramasse-crottes" que tes enfants ont inventé sur l'air de "Mary has a little lamb" : "Nous nous sommes les ramasse-crottes, ramasse-crottes, ramasses-crottes, nous nous sommes les ramasses-crottes, on en a plein les bottes".
PAS d'humour, aucun.
Tu aperçois de loin la porte de l'école. Et derrière elle la libération de la mère. Tu déposes tes enfants, et lorsqu'il ne t'en reste plus qu'une, qui ne demande rien, ne veut pas son serre-tête rose, ni son leggings, ni une amputation du bras, tu souffles enfin.

Heureusement, une de tes meilleures amies se rappelle à ton bon souvenir et t'invite à venir déjeuner, aujourd'hui même, parce que chez elle aussi, c'est le bronx et qu'au moins on pourra vider nos sacs.
Survie, amie, petit bonheur.

16 commentaires:

  1. Eh bien je me sens beaucoup moins seule au monde subitement !
    Merci Petit Bonheur...
    Tu racontes ça si bien. Chez nous, ce n'est pas la même version mais c'est pas mal non plus !
    Et chez nous, c'est puissance 2 le soir... J'ai même appelé ma Bbistter au secours mardi soir pour qu'elle m'aide à sortir de mon pétrin (elle était programmée pour la soirée et je lui ai demande d'arriver 1h avant !)
    Profite bien de ton déjeuner :-) objectif : trouver une bonne dose de zenitude pour affronter le rush du soir...

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    1. Merci Aramis ! Objectif atteint ! Vivement ce soir (hum, hum)

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  2. Si tout ça est arrivé ce matin, il faut qu'on se renseigne sur la conjonction astrale, parce que j'ai eu aussi un démarrage absolument terrible ...(avec un peu les mêmes thèmes pourris: costume de fin d'année, barrettes perdues, suspision de crise d'asthme...)
    Juin est une calamité, il faut l'accepter
    Des bises et courage

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    1. Tout est arrivé ce matin, et en réfléchissant, j'en ai même oublié une partie...
      Accepter le mois de "juin-calamité", je ne sais pas si je saurai faire un jour...

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  3. MOi je n'ai pas connu ça, en tout cas pas le matin : ils se sont toujours réveillés, habillés sans histoire, ont mis ce que j'avais préparé la veille, n'ont pas eu l'idée de demander autre chose. Finalement, ils n'étaient pas si terribles...
    Sauf qu'à l'heure du déjeuner, c'était épouvantable. Je préfère ne pas raconter !

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    1. Rhoooo si, racontes un peu ! Avec 6, ça devait être intéressant...

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  4. Vous avez raconté ma journée, à quelque minimes détails près (j'en ai un qui a vomi cette nuit... il s'est juste penché au dessus du lit et a laissé une délicieux souvenir odorant au pied de son lit !)
    Je retiens la chanson des ramasse crottes. Elle me plaît beaucoup !
    Sinon, vous ne lui direz pas, mais je me demande quelquefois si Alphonsine n'est pas un peu amnésique... (sinon, je veux tous ses tuyaux pour les réveils de bonne humeur alors que tout va mal, objectivement !)
    Je vous envoie une tonne de courage... et je penserai à vous demain dès la sonnerie du réveil !

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    1. Je vote pour l'amnésie d'Alphonsine...ça me paraît impossible ! Alphonsine, si tu passes par ce message, fais nous un billet sur ta recette magique du matin parce que là, on y croit pas un instant !
      Chère Bécasse, bon réveil demain ;-)

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  5. Mais demain, c'est l'été, il paraît.....

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    1. J'attends de voir. Je ne vends pas la peau de l'ours avant de l'avoir tué...

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  6. C'est sympa de nous rappeler que chez les autres c'est pareil et que la formule magique n'existe pas. Ici c'est le papa qui gère le matin. Mais j'ai des soirées tout aussi apocalyptiques ;-)

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  7. Alors, il est OU, le serre-tête rose, hein? ;)
    Bon je compatis, même si pour moi, c'est rangé des voitures tout ça, mais j'aurais bien voulu avoir des copines de galères quand c'était mon tour, et que la rampe de lancement du matin coinçait sévère....Et l'appontage du soir, aussi, remarque...
    Bon allez, pour te remonter le moral: tu gagnes tes galons de super-maman, là!

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    1. Ah...Ce serre-tête rose...Merci pour les galons, mais tout ça ne m'aide pas à retrouver le serre-tête !

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  8. Y'a des jours comme ça... on se dit qu'on ferait mieux de rester coucher en ayant pris soins de bailloner et de ligoter les enfants au passage, histoire d'être sûre d'en profiter ! "Zen, restons zen...", c'est ma rengaine (merci Zazie) quand les plombs pètent !

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    1. Sans penser à Zazie, la fermeture de la porte de la cuisine m'a bien aidée à reprendre mes esprits. Ils ont vraiment le don de commencer très fort et très (trop) tôt !

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