lundi 9 septembre 2013

La dernière gorgée de lait


Ça y est, après la première gorgée de lait (et la première gorgée de bière), voici arrivée l'heure de la dernière.
20 mois d'allaitement...Qui l'eut cru ?

Certainement pas moi au départ. Moi qui ai failli renoncer à cause de ça. Mettre en route un allaitement alors que je ne savais même pas si ma fille allait s'en sortir...
Et puis, je ne suis pas une passionnaria de l'allaitement. Pour les autres, j'avais trouvé ça simple, pratique, pas cher, toujours un truc à donner à manger, même en plein désert, rien à prévoir... Mais voilà, au bout de 6 mois j'en avais ras la casquette de ce gentil fil à la patte. Envie de voir autre chose, peur que mon bébé n'ait rien à manger si je me faisais écraser sur la route, impressionnée par cette dépendance totale à moi. Bref, 6 mois et basta.
Et pour la Paupiette, 6 mois, puis 9, puis 12, puis 18 et maintenant 20 mois... Mais que s'est-il passé ? Ai-je viré ma cuti ? Une révolution intérieure ? Peut-être...

En y réfléchissant bien, je pense que le syndrome "petite dernière" y est pour quelque chose. Et comme deux raisons valent mieux qu'une, la Paupiette est particulièrement tactile, elle ne mégote jamais pour un câlin, un gros câlin, étalée de tout son long en essayant d'avoir le maximum de peau en contact avec moi (quand je suis bras nus, elle me caresse sans cesse les bras). Un bébé qui aime plus que tout le contact, une maman qui en avait bien besoin à cause de ça , aucune envie de me prendre la tête avec quoi que ce soit. Il n'en fallait pas plus pour que cet allaitement s'éternise.

Même si je vis mes dernières minutes d'allaitement, nous en avons toutes les deux bien profité. La Paupiette se tourne avec plaisir vers un bol de lait chocolaté (impossible de lui donner du lait de croissance, d'ailleurs, vous en pensez quoi du lait de croissance ?). Elle glane encore, par-ci, par-là, une petite tétée pour prolonger...Un genre d'été indien de l'allaitement, un sevrage tout en douceur, en plein bonheur. La page petit bébé se tourne pour laisser une place de plus en plus grande aux investigations de toutes sortes.

Ce moment que je redoutais (le dernier allaitement, ça laisse songif et penseur comme dirait mon Papa) est finalement du pur plaisir avec très peu de nostalgie. Une porte ouverte vers le reste de sa vie.

14 commentaires:

  1. Mmh cette dernière tétée qui clot un partage qui n'existera plus, ces moments partagés, et cet enfant qui prend un peu plus son envol. Je crois que les mots ne peuvent transcrire. Juste le vivre....

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    1. J'ai eu mon content de ce partage, reste à vivre la suite !

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  2. C'est joli ce que vous dites... ça me parle, pour plein de raisons. Ici aussi c'est les bébés qui ont eu des débuts difficiles (mais pas autant que la vôtre) qui ont été allaités le plus longtemps.
    Il semblerait que votre petite fille soit née dans la clinique où est né notre aîné...
    Quand au lait de croissance j'en pense que c'est parfaitement inutile, sauf à enrichir le type qui a inventé cette superbe escroquerie !

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    1. Merci Madame La Bécasse !
      Merci pour votre avis sur le lait de croissance. Quand je regarde les ingrédients, j'ai des frissons...

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  3. C'est chouette que vous ayez pu allaiter tous vos enfants! Le lait de croissance: beurk, quand on voit la composition! Je fini la boite (d'après le pédiatre de ma soeur, ça apporte quand même quelques éléments intéressants pour l'enfant) et après 100% lait entier de vache! Ca me fait penser qu'il y a d'autres lait et que je vais voir ce que je trouve pour varier (soja, jument, ...)

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    1. Une grande chance que d'avoir pu allaiter si longtemps ! Maintenant c'est lait lambda. Comme par ailleurs la Paupiette mange absolument tout ce que mangent les autres, je doute qu'elle manque vraiment de quelque chose pour grandir. Et sinon, ma mère vient de m'avouer qu'à trois mois je buvais du lait de vache et je crois que tout ne va pas si mal aujourd'hui (je ne dis pas que c'est la marche à suivre non plus, soyons clairs !)

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  4. Cet allaitement est celui dont j'aurais rêvé...! Bravo d'avoir tenu le coup au départ!

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    1. Je n'avais rêvé de rien, c'est peut-être pour cela que j'en suis arrivée là...

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  5. Je n'ai allaité que Petitedernière (l'essai pour Filsaîné c'était très mal passé, je n'ai pas voulu récidiver pour Fillechérie et bizarrement, j'ai eu une envie rouge pour Petitedernière !)...
    C'est la fin de l'allaitement, certe, mais sans doute le début de plein d'autres choses !
    Moi j'en suis au stade ou elle ne veut plus que je l'accompagne à l'école (Gasp !)...
    Pour le lait de croissance, ma pédiatre, en qui j'ai toute confiance, me l'avait recommandé pour les miens. Je tiens à dire que c'est une pédiatre qui ne donne pas d'antibiotique quand il ne faut pas -ce que j'approuve entièrement-, et qu'elle est réfractaire aux choses purement "commerciales" et sans intérêt pour les enfants.

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    1. Merci pour ton avis sur lait de croissance. Difficile de savoir quoi en penser...

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  6. En tous ça, elle aura bien profité !
    A mon humble avis, il ne faut pas trop se poser de question sur l'allaitement.
    On allaite si on le sent et ça dur si ça doit !
    L'important, c'est l'épanouissement de l'enfant, de maman et de la famille !
    Le lait de croissance, encore une belle source de bénéfice même si il n'est pas inutile !
    Les miens n'en n'ont pas eu pour ainsi dire !

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    1. MErci pour ce beau résumé Kadoutikou. On le sent, on continue, on ne le sent pas, on fait autrement et pi c'est tout !

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  7. Très joli article qui me parle beaucoup.

    Je me suis amusée à calculer l'autre jour le nombre de mois passés à allaiter. J'arrive au total de 41 pour tous mes enfants réunis et ce n'est pas encore fini, même si ça touche gentiment à sa fin.

    Mlle L., bientôt 12 mois, a le privilège d'être la petite dernière. Celle pour qui je repousse, peut-être inconsciemment, le moment de dire stop. J'ai de la peine à penser qu'après ça sera fini pour de bon. Alors j'en profite encore un petit peu, même si ce n'est plus que symbolique.

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    1. Ces moments sont tellement bons qu'on aimerait qu'ils durent toujours...

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